vendredi 27 septembre 2013

Dortmunder





Avertissement :  cet article est purement fictif et jouissif et ne s'adresse  qu'aux fans de  John Dortmunder

Voici, à mon sens, le casting du film  Putkin's corner  adapté du roman de Donald Westlake  Drowned Hopes (Dégâts des eaux-1990)
Réalisation et scénario : Joël et Etan Coen


Distribution:
John Dortmunder : Brendan Gleeson.
On a pu notamment apprécier cet acteur dans Tailor of Panama (John Boorman ) ou bien encore The Guard (l'Irlandais) de John Michael Mc Donagh.

                                                         
                                                                                 

Dortmunder souriant (rare)
     Andy Kelp : Billy Bob Thornton


Stan Murch : Steve Buscemi

 Judson Blint : Matt Damon
 Tiny Bulcher : Peter Stormare

-Alors, John , qu'est-ce que tu en penses?  
-Hmm, hmm                                                                                      

mercredi 25 septembre 2013

Plateau télé



Regarder la télévision c'est sympa, surtout les pubs. On apprend par exemple qu'une jolie voiture porte le nom d' Etron. Pour une fois, les types de la com sont tombés pile dedans.
Mais, c'est vraiment difficile, pour ne pas dire impossible, de supporter ces drôles de clips filmés entre deux publicités.
Sur une autre chaîne, réputée plus sérieuse et hautement intellectuelle, une journaliste nous explique pourquoi il faut absolument regarder (ou revoir) le Plein Soleil de René Clément.
Le propos est confus et, à part le fait que la dame avoue frémir de désir devant les pectoraux de Delon, je ne pige pas grand chose à son discours.
Bon, René Clément réalise ce film en 1960. Dans cette même année, John Cassavetes tourne Shadows et deux ans plus tard, Kurosawa nous fait cadeau de Tangoku to Jigoku (High and Low).
En  soulignant ce cinéphilique rappel chronologique, c'est à mon tour de frémir. (1)
Le film est une adaptation du talentueux Mr Ripley de Patricia Highsmith qui nous raconte le parcours d'un jeune homme manifestement perturbé qui assassine son petit copain milliardaire  et finit par usurper son identité.
Vous l'avez compris, l'intrigue est beaucoup plus psychologique que celle d'Un idiot à Paris ou Les Charlots font l'Espagne. Alors, notre René  décide de traiter tout cela avec  tout un tas de gros plans et pas mal de petites choses saugrenues dont nous allons parler maintenant.
Dès les premières scènes, nous découvrons les deux personnages  en goguette dans la capitale italienne.
S'ils sont bien présentés dans leur fonction, nous ne les trouvons pas si différents l'un de l'autre. Nous nous demandons pendant de longues minutes qui est le riche, qui est le pauvre? Je suis bien conscient que le mimétisme doit absolument exister entre les deux hommes pour rendre tout ceci crédible mais, présentons-les d'abord puis, laissons-les évoluer tranquillement !C'est probablement pour cette raison qu'à la quatrième ou cinquième vision je reste toujours persuadé que les rôles auraient dus être inversés.
Delon, le jeune milliardaire tête à claques et plein aux as, face à Ronet le désabusé.
Ensuite, on ne comprend pas très bien pourquoi ces deux-là se disputent Marie Laforêt, bof...
Côté image, si on reste sages la plupart du temps, on assiste tout de même à quelques dégoupillages étranges; Delon qui décide de visiter un marché ! La caméra est sur l'épaule (souvenez-vous, les années 60, la nouvelle vague, et pendant ce temps-là, Cassavetes..) Et ce gros plan sur une tête de poisson !
Bref, si on ne s'ennuie pas vraiment on trouve tout ceci assez lent et bien trop tarabiscoté.
Nous conseillons donc le film de Anthony Minghella de 1999 ou Matt Damon est bien plus convaincant dans le rôle. Même si, je vous l'accorde, notre Alain a de biens jolis pectoraux.
Chérie, où as-tu encore planqué la télécommande?
Julius Marx

(1) De ces deux chefs-d'oeuvre, nous avons déjà parlé longuement dans ce blog, cherchez... Cherchez.

vendredi 20 septembre 2013

Vieux cinéma

Vieux cinéma 


Nouveau cinéma 


Saisissant, non?
D'un côté un vrai chef-opérateur, des décors, des costumes, et bien entendu des acteurs façonnés pour le factice de ce cinéma-là. De l'autre, un travail constant sur la banalité, sans magie, et avec le secret espoir que la fameuse intrigue (vous savez, celle-la même qui est tirée d'une histoire vraie) va faire le boulot à elle toute seule.
Alors, le faux ou le vrai?
Pas besoin d'un article, non ? Comme d'habitude au cinéma, l'image parle.
C'est pas de la critique sérieuse et appliquée, hein ?
Allez, à plus tard.
Julius Marx

mardi 17 septembre 2013

Pour John




Dans le désormais classique "Qu'est-ce que le cinéma?"(1) André Bazin consacre un long chapitre à l'adaptation cinématographique. Probablement avait-il déjà deviné que la plupart des films produits aujourd'hui seraient issus de romans.
Il faut bien admettre également qu'une large majorité des auteurs actuels n'a pas lu le bouquin de Bazin.
Le critique éclairé conseille (entre autres choses) aux scénaristes de ne pas s'imposer une trop grande fidélité au texte et leur propose d'avoir recours aux moyens propres au cinéma.
Ainsi, une image peut facilement remplacer deux ou trois lignes de texte.
De nos jours, cela peut presque apparaître comme une évidence, pourtant, les bougres n'ont jamais totalement abandonné "le mot à mot"ne se préoccupant que de l'intrigue déjà écrite et des personnages déjà construits.
Dans la tête d'un producteur, le texte qui a rencontré le succès le rencontrera aussi à l'image, ça aussi c'est une évidence. Et pourtant, la grande majorité des adaptations traitées sur les écrans est pauvre, sans aucune vie ni imagination. Fermons le chapitre avec cette phrase encore extraite du bouquin de Bazin :"L'art est une affaire de vision, un cinéaste qui se contente de traiter un roman comme un synopsis poussé restera médiocre quel que soit l'œuvre choisie."
Pour illustrer cette brillante démonstration parlons de deux grands auteurs dont l'oeuvre entière pourrait être adaptée avec un peu plus d'inspiration et de fantaisie : Donald Westlake et Andrea Camilleri.
Dans le dernier Westlake (mon Dieu! est-ce vraiment l'ultime bouquin du maître?) What's so funny? (Et vous trouvez ça drôle?) John Dortmunder livre une sacrée partie d'échecs. Comme à son habitude, Westlake nous livre une structure parfaite et des personnages aussi épais que les vingt-trois volumes de l'Encyclopédia Universalis. Comme d'hab encore, on peut aussi remarquer que l'auteur se préoccupe autant de ses personnages que de son intrigue. On pourrait même en déduire que ce sont les personnages qui priment. Ainsi, le lecteur (l'habitué) retrouve toute la bande de joyeux malfrats avec une délectation jouissive.
Il faut donc en conclure qu'avant toute chose, le scénariste devra impérativement construire John Dortmunder comme un horloger suisse son coucou, un enfant chinois son IPod.
J'ose même affirmer que le choix de l'acteur sera primordial (il l'est toujours, évidemment, mais, dans le cas présent, nous parlons de Dortmunder !)
A mon sens, il est impossible d'adapter les aventures de Dortmunder sans faire la place belle aux personnages. Le challenge, c'est de trouver un mode de récit qui facilite la présentation et le suivi des dits personnages.
Enfin, je sais que c'est un véritable sacrilège, mais il faut absolument renoncer à transcrire à l'image ce genre de phrase : " Tiny occupait le siège arrière un peu comme la Wehrmacht avait occupé la France."
Côté Montalbano, c'est exactement la même problématique. Dans le feuilleton télévisé diffusé en ce moment sur nos écrans, toutes les petites choses qui composent le personnage du commissaire, qui le font exister, sont volontairement gommées au profit de la seule intrigue. Du coup, l'intrigue, ou les deux intrigues mêlées, apparaissent bien pâles. Et ce n'est qu'en toute fin d'épisode que le commissaire redevient Montalbano, mais pour quelques minutes seulement.
Les personnages qui entourent Montalbano (opposants comme adjuvants) ont aussi une fonction propre. Dans les romans, leur rôle ne se borne pas uniquement a donner des renseignements.
Là encore, il faut trouver un mode de récit adapté au rythme de la Sicile et surtout laissez le commissaire manger ses rougets grillés en paix.
A ce propos, vous pouvez lire l'excellent article paru sur ce thème dans le non moins excellent journal "L'Indic"(2)
En résumé, laissez tomber le cinéma, lisez.

Julius Marx


(1) Editions du Cerf (réédité en 1976 puis 1985
Vous pouvez lire aussi un article de la revue Séquences Numéro 8, février 1957, p. 45-46 sur le site Erudit.org

(2) Pour savoir où vous procurer le journal " Fondu au noir.blogspot.com"