jeudi 14 novembre 2019

Docus !




C'est un fait; le cinéma a définitivement sombré. Les films de fictions ne sont plus que des documentaires sur le quotidien, les malaises et autres misères relationnelles. Alors, comment faire pour s'adonner à ce plaisir solitaire unique? Regardez des documentaires!
Jadis ennuyeux , souvent pompeux et presque toujours mal foutus, par manque d'argent ou de talent, que sais-je encore? Ils sont aujourd'hui passionnants. Beaucoup mieux écrits, montés et filmés que les longs-métrages, ils apportent à leurs spectateurs un magnifique regard sur notre monde qui s'effondre (oui, comme le ciné, décidemment !) Nous avons déjà parlé ici du magnifique et spectaculaire Wenders consacré au photographe Sebastiao Salgado, alors, occupons-nous sans plus attendre d'autres belles réussites comme "Le funeste destin du docteur Frankenstein
 Documentaire de Jean Froment (France, 2017, 52mn). Ce "thriller-romantique" admirablement bien construit s'occupe tout d'abord du roman de la jeune Mary Shelley écrit en 1816, ce Prométhée moderne qui n'a cessé d'influencer et de terrifier. C'est donc à partir de ce chef-d'oeuvre que le doc
dénoue les thématiques philosophiques et littéraires pour finir par s'interroger sur une science devenue folle, osant toutes les manipulations pour sa quête de l'immortalité. Avec malice et intelligence,les auteurs ne laissent pas passer l'opportunité de mettre notre époque en perspective. Tout ceci est très brillant, bien habillé et filmé ( les intertitres d'inspiration gothique sont magnifiques) et très intelligent . Et puis, on apprend tellement de choses surprenantes, notamment sur l'auteur et sa créature que le plaisir est complet. Visionnez et régalez-vous. Nazis, espions simple ou double, politiciens corrompus, banquiers véreux et autres magiciens de la finance, se croisent et se recroisent dans la passionnante enquête "Le système Octogon" de Jean-Michel Meurice (2011).Il semble même que la production de ce doc "dérangeant" fût, elle aussi, une histoire d'influence et de lutte interne au sein de la télé franco-allemande Arte. Raison de plus pour découvrir cet excellent boulot d'investigation. Visionnez et indignez-vous. Très belles images d'archive ( Ford et Dorothéa Lange, entre autre !) et commentaires pertinents également pour le roman de la colère (Priscillia Pizzato-2018) bâti autour du chef d'oeuvre de Steinbeck qui débute par cette phrase " Il ne peuvent pas m'abattre maintenant, parce que ce serait trop flagrant". Visionnez et lisez. Allez, on se retrouve plus tard. Julius Marx
"Ils ne peuvent pas m’abattre maintenant, parce que ce serait trop flagrant
"Ils ne peuvent pas m’abattre maintenant, parce que ce serait trop flagrant
"Ils ne peuvent pas m’abattre maintenant, parce que ce serait trop flagrant