mercredi 5 juin 2013

Noir



38 témoins est un film noir intéressant, même si on peut relever çà et là quelques touches psychologiques post-nouvelle vague irritantes.
Oui, intéressant et noir tout d'abord grâce à l'image de Monsieur Pierric Gantelmi d'Ille dont à ma grande honte je ne sais rien.
L'un des éléments important d'un film noir c'est d'abord son atmosphère particulière, ses décors, son ambiance générale (mais, si, vous le savez bien, la nuit, les pavés mouillés, les réverbères cassés etc.)
Dans ce film, le réalisateur Lucas Belvaux ( sur lui,  je sais pas mal de choses, notamment qu'il est l'auteur de la très originale trilogie composée d'Un couple épatant , Cavale et Après la vie ; trois films au départ indépendants et de genre dramatique différent  mais dont les actions s'entrecoupent pourtant. On peut même assister à la rencontre de plusieurs personnages, un peu à la manière du grand USA de Dos Passos, côté roman) a donc choisi de situer son histoire dans une rue du Havre, ville cinématographique s'il en est (voir article sur Le Havre de Kaurismäki dans ce blog) et le moins que l'on puisse dire c'est que ça fonctionne magnifiquement bien.
Dans ce décor ouvert sur la rue principale où un crime vient d'être commis , chacun observe chacun dans l'ombre ou dans la lumière. Mais, personne ne parle. On se contente seulement de déposer quelques bouquets sur les lieux même du crime en regrettant ce monde si injuste et cruel.
Tout ceci est magnifiquement noir.  Les deux protagonistes du drame ( un homme qui finit par témoigner, rongé par la culpabilité, et sa compagne) tentent désespérément d'échapper à leur destin. Mais, on le sait ( mais si, vous le savez) dans un film noir personne n'échappe à son destin.
C'est triste. Très triste.
Julius Marx

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