mercredi 2 octobre 2013

Vive le drame !




Attention , cet article est à propos d'une série télévisée française. Il ne contient ni sang, ni scènes extrêmes pouvant choquer la sensibilité des plus jeunes. Son contenu est une apologie du drame (du latin drama, lui-même  emprunté au grec ancien drâma ) qui signifie action théâtrale.
Entrez!  messieurs-dames, entrez !  1 franc aux avant-scènes si vous êtes fortunés, 4 sous au Paradis si vous êtes pauvres ou momentanément gênés.
Et, c'est bien l'action théâtrale qui apporte à la série Un village français son étonnante qualité.
Etonnante, parce que jusqu'ici les différents scénaristes de série s'appliquaient plutôt à gommer cette action théâtrale pour la remplacer par une pseudo-modernité réaliste.
Mais d'abord, pour les septiques qui refusent catégoriquement toute série hexagonale, laissez-moi vous donner un rapide aperçu du contenu de la série.
Nous sommes dans un village français  pendant l'occupation allemande. Grâce à des intrigues croisées, nous découvrons les différentes histoires et trajectoires des habitants.Inutile de vous rappeler, je pense, qu'au coeur de cette époque  pour le moins "agitée" les prises de position et alliances diverses devenaient immédiatement périlleuses.De fait, ces histoires sont bien passionnelles et
 dramatiques, chez les bons comme chez les méchants.
Voyons maintenant ce qui rend tout ceci crédible au sein de ces multiples fictions.
Tout d'abord, il y a les personnages finement construits  avec leurs contradictions, leurs doutes, leurs erreurs. Il faut signaler qu'il n'y a pas de héros à proprement parler et que nos personnages se chargent de l'intrigue chacun leur tour dans un soucis d'équité louable et assurément  novateur (au moins pour une série.)
Et puis, nos héros parlent juste. Pas de "bons mots" ni de littérature débordante, seulement un texte parfait (dans le tragique comme dans la comédie) ou chacun se révèle, se découvre.
Les comédiens, qui ne sont, à l'évidence, ni d'anciens présentateur météo ou  vedettes du stand-up , s'appliquent à laisser s'exprimer leur personnage sans avoir besoin d'employer les grands moyens.
Côté image, les plans sont assez simples (nous avons tout de même repérés quelques travellings audacieux) les cadres précis, et l'ensemble harmonieusement coloré.
Et puis, surtout, on laisse le temps nécessaire à la scène pour se développer. Il y a même des chutes !
A côté des principales séries où les scènes conflictuelles clipées ressemblent plus à des débats télévisés, c'est assez surprenant, certes.
Ensuite, je n'ai pas eu le courage de regarder le Soir 3. Trop dramatique.

Julius Marx













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