lundi 17 février 2014

Musique classique




Ce qu'il y a de bien avec les classiques c'est que ,à force de visionnage, on connait maintenant l'intrigue sur le bout des doigts et qu'il nous arrive  même de réciter les dialogues avant les acteurs.
C'est le cas pour  La grande Illusion de Jean Renoir, une pièce maîtresse du cinéma français.
On peut donc s'attarder sur un point précis du contenu pour tenter de comprendre le travail du scénariste et du réalisateur.
Vous connaissez tous le sujet de ce film (un autre avantage des classiques, pas besoin de recopier un résumé de l'intrigue) tourné juste après le front populaire et ne précédant la deuxième  guerre mondiale (je n'ai pas écris seconde, on ne sait jamais) que de quelques années.
Nous allons donc étudier plus précisément les personnages. Si tous sont en uniforme, on ne peut pas parler d'uniformisation. Chaque groupe de ce collectif  est admirablement caractérisé. Ainsi, les ouvriers, les intellectuels ou les nobles, ont une manière bien particulière de porter l'uniforme, de se coiffer, de fumer, et surtout, bien entendu, de s'exprimer. Nous remarquons, par exemple, le képi sur le côté pour Maréchal-Gabin ( tête de liste du groupe des travailleurs) le  mégot au bord des lèvres et la gouaille des faubourgs pour Carette, le comédien, alors que les hommes de la haute  ( De Boëldieu et Von Rauffenstein) sont sanglés dans leurs uniformes, portent des gants blancs, fument des cigarettes anglaises et s'expriment même, lorsqu'ils abordent des sujets "délicats", dans la langue de Shakespeare. Ces dialogues de Spaak et Renoir sont une pure merveille d'efficacité car ils apportent un nombre considérable d'informations et une poésie rare, même si leur côté improbable peut faire hurler un de ces forcenés du réalisme.
A coup sûr, ce travail sur le personnage permet aux spectateurs de partager, de communiquer, avec les différents protagonistes. Bref, si ce processus d'identification n'existe plus aujourd'hui que dans un nombre très restreint de film c'est peut-être, tout simplement, par un manque évident de travail.C'est sûrement  aussi pour cette raison que nous nous demandons si souvent en visionnant les productions actuelles: quelle peut bien être la motivation de celui-ci ou de celle-là?
Ensuite, pour finir la soirée en beauté, j'ai regardé un télé-film policier...
Ah ! Ah! Ah!...
Julius Marx

1 commentaire:

  1. "Je me suis laissé dire que la reptation est un exercice des plus salutaires."

    "Le cadastre ? Qu'est-ce que c'est le cadaaastre ?

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