vendredi 16 janvier 2015

Conversation


Il m'arrive d'échanger quelques idées sur le cinéma et mes interlocuteurs ne manquent jamais de me demander ( avant de m'empoigner par les cheveux) qu'est-ce qu'un bon film pour moi? Il faut bien admettre que pour eux, je suis celui qui n'aime rien ou presque, qui critique toujours et qui se positionne systématiquement (pour certain ce n'est qu'une pathologie) contre les idées reçues.
Généralement, cet échange prend fin avec l'arrivée du plat principal sur la table et la conversation s'oriente alors vers d'autres sujets moins difficiles comme la cuisson des pâtes, le rôle de la presse dans le traitement des faits divers ou l'influence du Gulf Stream  sur notre climat.
Poursuivons donc ensemble cette intéressante  conversation, amis  lecteurs de ce blog.
Un bon film, du moins, devrais-je écrire un film réussi, est une oeuvre qui nous offre à nous, spectateurs, l'occasion de nous émouvoir, nous étonner, nous indigner, et tant d'autres choses encore.
Le film, comme toutes créations de l'esprit, se doit d'être un refuge face à une idéologie régnante, une pensée commune, ( "Toute pensée mise en commun devient une pensée commune"-Léo Ferré), une banalisation, un produit manufacturé.
Le boulot de l'auteur est bien de nous faire partager SA propre vison, son point de vue clairement exprimé via l'intrigue et les personnages.
Si vous pensez que ce travail est obligatoirement ennuyeux, revoyez donc "The life of Brian" des Monty Python's  et convenez avec moi que cette réflexion sur la (les) religions est plutôt poilante.
 Fading Gigolo (Apprenti Gigolo) de John Turturro (2014) est aussi un film poilant mais, uniquement dans la première partie. L'intrigue est construite à partir d'une idée simple; un homme sans gros revenus décide, sur les conseils d'un vieil ami qui fera fonction de "rabatteur",de devenir gigolo. Les premières scènes  drôles  et légères l'observent dans son nouveau métier et ses conquêtes de la haute bourgeoisie New-yorkaise ne tarissent pas d'éloges sur son "savoir-faire."
La seconde partie est beaucoup moins drôle. Amoureux de la veuve d'un rabbin, il n'aura d'autres solution que de l'abandonner à son triste sort. Car, voyez-vous mes amis, l'amour ne triomphe pas toujours de tous les préjugés, des faux-semblants et des préceptes religieux d'un autre temps. Un constat d'échec, certes poétique, mais qui nous amène tout naturellement à réfléchir sur la liberté et les  différents asservissements qu'offre notre belle société.
Pour le reste, le filmage est excellent et la musique magnifiquement adaptée à chaque scène.
Bon, je dois maintenant vous laisser, on vient d'amener le plat de lasagnes sur la table et la conversation reprend.
Julius Marx

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