mardi 25 septembre 2018

Cahiers de Cinéma (7)





Miracle !
Enfin un grand docu ! Vu chez mon fidèle Youtoube le film que Win Wenders a écrit pour Sebastiao Salgado. La narration (alternant habilement la pure biographie et l’errance des idées) est si subtile qu’il me vient un frisson en l’évoquant pour vous. Le contenu est soigné, les commentaires avisés et les photos du grand Salgado miraculeuses. Si vous ne connaissez pas encore ses photos, il est grand temps pour vous d’entrer dans la nef des lumières.


Noir
La chaîne Arte Cinéma (toujours chez Youtoube) propose (au beau milieu d’un salmigondis d’inepties ) deux grands films d’Akira Kurosawa. Notez que tous les films du maître nippon sont grands, mais, ceux-là intéresseront plus particulièrement les amateurs de Noir. Je ne parle évidemment pas de chocolat mais du genre de littérature né pendant la grande dépression de 1929 aux Etats-Unis dont H.GWells disait qu’ils sont un pays dont l’hyperbole est tempérée par l’efficacité. Ces deux films Chien enragé et Entre le ciel et l’Enfer, nous en avons déjà parlé ensemble et si vous ne les avez pas encore vus, il est grand temps pour vous de vous allonger au ras du tatami.

Réflexion 1

Se souvenir qu’un film est une œuvre d’art (mais pas nécessairement ), et qu’il n’existe que dans une quatrième dimension, le temps. Une œuvre d’art de trois centimètres de large et de deux kilomètres et demi de long. La vitesse du déroulement est régulière : mille six cent quarante-cinq mètres à l’heure. Il existe deux routes connues et balisées : celle des frères Lumière et celle de Georges Méliès. La route réaliste, le train qui entre en gare de La Ciotat et qui suscite « toujours » la même surprise (avec ses multiples variantes en mouvement : avion, voiture, bateau ; mais aussi guerre, révolution, bagarre) ; et puis la route fantastique, la lune en carton, le pôle Nord, les effets extraordinaires et d’avant-garde avec des bouts de carton, un regard facétieux sur l’homme, sur les mythes, la comédie (rien ne procède naturellement, tout est extrapolation humaine), et caetera.
On est pas obligé de suivre l’une ou l’autre de ces voies. Il vaut mieux en inventer une troisième, un point de vue tout aussi merveilleux, celui des songes et de l’art.

Réflexion 2

L’ennui engendre la littérature et je dois m’attendre à de l’ennui. Un scénariste est une invention de la société qui met l’ennui à profit.

Coup de crayon

Ces deux belles réflexions sont extraites du livre d’Ennio Flaiano Le jeu et le massacre. Un bouquin que je viens d’achever et dont à peu près toutes les pages se retrouvent magnifiquement illustrées de coups de crayon gras (lignes, croix, cercles et rectangles). Si vous ne connaissez pas encore ce scénariste et auteur italien , il est grand temps pour vous de revoir les grands films de Fellini.

Julius Marx

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