Youtoube
bien-aimé
Je
suis tombé par hasard (n’en déplaise au barbu viennois) sur une
interview de Maurice Pialat. Cet homme respectable a visiblement
souffert de la fameuse réplique lancée à ses détracteurs au
festival de Cannes : « Si vous ne n’aimez pas »...etc.
Oui, souffert, parce que le public et les médias lui ont
immédiatement collé sur sa veste en tweed de réalisateur
l’étiquette « Méchant-grincheux » comme les enfants
espiègles vous collent un poisson dans le dos le jour du premier
avril. Sur mon Youtoube bien-aimé, les vidéos ne manquent pas !
Maurice dit du mal de la nouvelle vague, Maurice se moque des
réalisateurs finlandais, Maurice n’aime pas la plage et les
barbecues...Bref, tout ceci n’est pas très sérieux. Si l’on
prend la peine de bien écouter, il y a évidemment matière à
réflexion. Dans la séquence que j’ai donc visionnée, Maurice
s’en prends à Jean Renoir et plus particulièrement à l’un de
ses derniers chef-d’oeuvre : French-Cancan.
Si l’ensemble de son argumentation est plutôt cohérent,
l’une de ses remarques, pourtant, m’a bien fait rire. Pialat
pense que la jeune demoiselle à qui Renoir a confié le premier rôle
ne lève pas la jambe assez haut ! Pour lui, tout ceci reste
assez factice et pour tout dire irréel. Voilà bien la fameuse
réalité qui pointe le bout de son nez. Je me demande aussi pourquoi
il n’a pas parlé des décors de Montmartre ou des différents
tableaux peints tout aussi factices. Nous comprenons grâce à cette
simple remarque que Maurice (je me permet de l’appeler Maurice
pour éviter les répétitions) a donc délibérément mis de côté
la notion de spectacle en préférant orienter ses films (ou
devrais-je dire ses expériences?) vers le concret, le réel. Le fait
qu’il dénonce ainsi ce film de faux-semblant dédié au
monde du spectacle et aux saltimbanques est donc totalement justifié
et nous rempli d’une joie immense.
Franco
Lecca
« En
Sicile, la lumière est, comment vous dire, crépusculaire. C’est
une sorte de lumière que l’on pourrait qualifier d’excessive et
qui appelle à la solitude. »
Franco
Lecca (chef-opérateur
de la série des Montalbano, d’après l’oeuvre de Camilleri).
Cette
phrase est extraite d’une interview de ce chef-opérateur pour un
média américain. Le documentaire sur l’univers
Montalbano fait
une vingtaine de minutes et ce qui est frappant, c’est l’ordre de
narration voulu par les auteurs de ce doc.
Tout
d’abord, place au seigneur des lieux, le commissaire ( Luca
Zingaretti) puis, vient le réalisateur et enfin le chef-opérateur
sus-nommé. Pour le reste, nous découvrons les autres acteurs de la
série, les lieux si particuliers etc. Nous avons donc la
confirmation évidente que pour nos amis ricains, la
sainte trilogie d’un film se compose bien du personnage principal,
du réalisateur et de son chef-opérateur (celui qui supporte
l’intrigue/ Celui qui la met en forme/ celui qui l’éclaire et la
cadre.) Voici comment un simple petit docu peut se révéler très
instructif.
Sujets
et contenus
Si
ces deux-là s’entendent généralement assez bien, il y a pourtant
de petites tensions dans ce couple. Tensions que nous allons tenter
de régler illico.
Le
sujet , c’est le fond du scénario. Par exemple : la guerre.
Nul besoin de vous énumérer les nombreux films avec ce même sujet
brûlant de Deer Hunter à La septième compagnie
au clair de lune. Quant au contenu, c’est ce
que l’auteur va pouvoir faire avec ce sujet.
S’il
y a des sujets qui sont aujourd’hui devenus quasiment des
« clichés » comme, par exemple, celui du seigneur qui ne
comprends plus le monde dans lequel il vit (Le Guépard-
Le Salon de Musique ou même le magnifique The
Gunfighter de Henry King )
le contenu lui, reste et restera (espérons-le mes amis) un point de
vue, une opinion clairement exprimée.
Fascination
Etrange
et fascinant de revoir Stagecoach. De découvrir
encore des détails, des plans que l’on avait oubliés ou
simplement occultés. Et puis, cette fascination pour les différents
personnages travaillés à l’extrême (cherchez donc ce qu’on ne
sait pas où ce que l’on apprends pas sur eux ) même s’ils ont
aussi leur fameuse zone d’ombre. Bref, des personnages plus
grands que la vie pourtant très imprégnés de la réalité
de cette époque. Tiens, revoilà la réalité !
L’Indic
Dans
le dernier numéro de cet excellent magazine, je vous parle du Big
Sleep d’Howard Hawks. Il est évidemment question de polar,
de personnages corrompus dans un monde qui s’écroule. Oui, je
sais, c’est une véritable obsession. Bisous mes chéris.
Julius Marx
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