vendredi 2 octobre 2015

Surréaliste



Cette semaine, si j’ai butiné aux confins de l’infernale machine Internet, ce n’est pas uniquement pour vous, chers lecteurs assidus de ce blog, mais plutôt pour y puiser mon indispensable et homéopathique dose de  vaine distraction.
Pour visionner calmement quelques petites choses gentilles et sans grand intérêt, il faut, dans un premier temps, envoyer valser sans ménagement la petite centaine de documents consacrés aux épuisantes théories du complot, aux devins, aux marchands des différents temples, aux sanctuaires. Sans oublier, bien entendu, les publicités pour la crème à raser où les téléphones portables venus d’une autre galaxie.
Epuisé, mais satisfait du travail accompli, je visionnais donc le film  Caché qui, il faut bien l’admettre, aurait mieux fait de le rester, justement. Ce pur produit estampillé cinéma  d’auteur vous laisse abasourdi dès le générique de fin et, en dégringolant du canapé sur lequel vous venez de gâcher une heure et quelques minutes de votre vie, vous vous demandez forcément si les types responsables de l’avance sur recette, les chaînes de télévision, le conseil général de… etc. ne sont pas tous devenus totalement maboules. Excusez mon emportement, pendant ce temps-là l’intrigue s’est déroulée sans nous. Bon, pas de panique, quelques minutes suffisent pour la rattraper.
Georges Laurent, anime une émission littéraire sur une chaîne de télévision. Il vit paisiblement dans une villa parisienne plutôt cossue. Cette tranquillité se fissure le jour où sa femme Anne et lui reçoivent une première cassette vidéo anonyme à leur domicile. Leur maison est filmée en plan fixe depuis la rue d'en face ; leur famille est observée de manière anonyme et volontairement inquiétante. Puis, d'autres cassettes, ainsi que des dessins sanguinolents leur sont adressés : une vidéo montrant le domaine agricole où Georges a passé son enfance, une autre montrant un immeuble de banlieue et un couloir qui mène jusqu'à un appartement. Puisque la police ne  peut l’aider, le courageux Georges décide alors de trouver qui lui envoie des cassettes. Bon c’est tout. Nous n’apprendrons jamais qui a bien pu envoyer ces cassettes vidéo (entre parenthèse, ce type doit être bien vieux pour se servir encore de cassette vidéo !) et Georges prendra deux cachets, fermera les rideaux de sa chambre et fera un bon gros dodo pour oublier tout cela (envoyez le générique).
Attendez, restez encore un petit moment. Le côté contenu de l’œuvre est encore plus poilant. Dans l’histoire, nous apprenons que le petit Georges de six ans a volontairement menti à ses parents. Son mensonge a envoyé son petit camarade fils d’immigrés algérien en orphelinat. Le film est donc sensé traiter, outre du rôle des images et de la télévision, de la culpabilité de la France et des français vis-à-vis de la guerre d’Algérie. Le réalisateur doit être un des seuls types dans le monde qui se préoccupe encore de la télévision et de fait, des cassettes vidéo.
Et je garde le meilleur pour le dessert. Le film a été primé  au  festival international du film de Pyongyang (Corée du Nord) et c’est bien la seule chose plutôt logique dans cette œuvre au budget de huit millions et demi d’euros, non ?
Bon, je vous laisse, je viens de me plonger dans l’écriture d’un scénario qui devrait faire sensation. Il raconte l’histoire d’un  réparateur de machine à laver qui ne mange que du Calgon en écoutant l’émission Les grosses têtes à la radio. A travers cette intrigue anecdotique c’est bien entendu de l’effet néfaste de la tsf dont je veux parler et puis aussi, il faut le dire, de …

Julius Marx

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