dimanche 20 novembre 2016

Cahiers de Cinéma (5)








Surprenant

J’ai toujours défendu l’idée qu’aucun scénariste n’avait fait le bon choix en adaptant les bouquins de Donald Westlake. A mon sens, il manque toujours l’ironie et le cynisme qui font de Westlake un grand parmi les grands. Pour Richard Stark (Westlake toujours, mais avec la signature Stark et le héros Parker) le boulot est un peu plus simple. Les types chargés de construire une ligne dramatique cohérente sont des tire-au-flanc. La plupart des intrigues de Stark/Parker se déroulent comme suit : Parker (un méchant loup solitaire, sans trop de morale) cherche un boulot. Un de ses potes lui signale un coup. Parker recrute, organise et décide tout ou presque, jusqu’à la qualité des cagoules portées par ses hommes et l’endroit où se fera le partage du butin. En règle générale, le coup se passe sans trop de problème mais, un détail vient toujours tourmenter l’organisateur en chef. Parker doit donc régler ce détail (en gros, il est amené à supprimer un homme ou plusieurs.) Puis, Parker repart vers de nouvelles aventures. Les intrigues sont toutes de véritables « machines de guerre » et c’est à peine si le scénariste peut supprimer une virgule par-ci, par là. Il suffit donc aux feignants sus nommés de recopier soigneusement le bouquin choisi et de signer en bas de page. Pourtant, le résultat est trop souvent médiocre. Peut-être bien parce que le personnage de Parker est un poil trop caricatural, allez savoir ! Pourtant, en tombant tout à fait par hasard sur le film Mise à sac (1967) de Alain Cavalier d’après The Score (adaptation Cavalier et Claude Sautet), croyez-le si vous voulez, je fus très agréablement surpris. Parker se retrouve dans un petit bled de l’Isère et avec une bande de malfrats prend totalement possession du patelin. Ce putsch diablement astucieux permet aux amis de Parker de cambrioler les deux banques, la Caisse d’Epargne et l’usine, sans oublier le supermarché. Là encore, un détail « humain » viendra semer la zizanie dans cette belle organisation. Avec une grande intelligence, le réalisateur nous présente chaque membre du commando, à commencer par Parker        ( beaucoup plus crédible sous les traits de Michel Constantin que sous ceux de l’énigmatique culturiste Stratham) et puis, enchaîne très vite sur l’action, le film finissant par se lire comme un bouquin de Stark , c’est-à-dire très rapidement, avec une épatante jubilation.  Ajoutons que le montage très soigné accélère encore le mouvement. Ce tourbillon ne finissant que quelques secondes seulement avant le mot fin. Je ne peux malheureusement pas vous entretenir de l’image car la version proposée par l’amateur youtoubien était assez pitoyable, hélas.

Surprenant (2)
Dans l’avion qui me ramenai au Caire, deux films ont attirés mon attention : Le dernier Ken Loach et Camping 3. J’ai choisi Camping 3, qui traite lui aussi d’une amère réalité mais avec un peu plus d’humour.

Risible

Vu MR73 de l’ancien flic devenu cinéaste. Aussi poilant que la saga de la septième compagnie et bien moins crédible que Les Charlots font l’Espagne. Alors, je me suis souvenu de la phrase de Manchette : « Lorsque le monde aura fini d’être frivole, les polars le deviendront. »  Réfléchissez là-dessus et on se recontacte au plus vite. D’ici là, lisez, ou relisez la totalité des bouquins de Westlake. C’est un ordre !
Julius Marx

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