Un
film, c’est un contenant et un contenu. La ligne dramatique, les
images, la lumière, le son, la musique et la mise en scène forment
le contenant .Le contenu se résumant à la seule réflexion, la
pensée, du réalisateur.
On
peut donc facilement en déduire que les éléments d’un contenant
sont tous au service du contenu. Mais, on peut aussi affirmer la
possibilité d’apprécier l’un sans aimer l’autre, même si
l’un ne va pas sans l’autre.
Prenons
un exemple simple. Le contenu du film de Martin Scorcese La
dernière tentation du Christ ne
m’intéresse pas, même
si son contenant reste brillant.
Pourtant, j’aime Mean Streets
dans
sa totalité
(contenu et contenant). Dans ce film, la religion est
pourtant omniprésente (crucifix, discours sur la morale, le Bien, le
Mal ,le pêché, Nombreuses visites au prêtre etc...). Il est
évident qu’elle reste au service d’un contenu quasi-obsessionnel
chez Scorsese : la réussite.Ainsi, le personnage principal doit
composer avec ces éléments de diégèse là.
Bon.
Tout ceci est bien joli mais, cette subtile réflexion appartient
elle aussi à un monde totalement dépassé. Un monde qui ne rêve
plus, ou au moins qui ne cherche plus à donner son avis (son point
de vue, objectif ou non) sur ces choses très embarrassantes pour
l’homme depuis la création de l’humanité que nous résumerons
d’une manière un peu simpliste par la liste des péchés capitaux.
Alors,
disons qu’un bon film possède un thème fort, un contenu
intéressant (dans le sens où il va nous permettre de réfléchir)
et un contenant à la hauteur.
C’est
bien le cas de Gunfigther de Henry King (1950) avec
Gregory Peck. Le contenu de ce film, c’est un peu Le salon de
musique de Ray ou Le guépard de Visconti. Il
s’agit là d’un thème devenu presque classique aujourd’hui.
Notre personnage principal ( un bandit rescapé du très fameux
règlement de compte à OK Coral) ne comprend plus le monde dans
lequel il est obligé de survivre. Lui, le survivant d’un monde
dépassé ou la plupart des conflits se réglaient par le Colt. Ce
nouveau monde des bourgeois « rangés » et repentis, il
voudrait bien le rejoindre mais, le destin en a décidé autrement.
Pas très difficile donc d’imaginer son état d’esprit lorsqu’il
se rend dans la petite ville qu’il a quitté, il y a si longtemps
déjà, pour retrouver celle qu’il aime. Même si son ami (un
ancien bandit lui aussi) devenu shérif lui facilite un peu la tâche
, nous comprenons qu’il va échouer et qu’il devra
inévitablement payer pour ses fautes. De fautes, justement, nous
n’en découvrons aucune dans le contenant. Images, jeu des acteurs
parfaits, atmosphère de plus en plus pesante, bref, une merveille !
Bon,
allez vite voir ce beau travail sur notre bien-aimé Youtoube , à
qui nous rendons grâce et si vous n’aimez pas ce film, promis, je
mange mon chapeau !
Julius Marx
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