mercredi 23 mai 2018

Une merveille



Un film, c’est un contenant et un contenu. La ligne dramatique, les images, la lumière, le son, la musique et la mise en scène forment le contenant .Le contenu se résumant à la seule réflexion, la pensée, du réalisateur.
On peut donc facilement en déduire que les éléments d’un contenant sont tous au service du contenu. Mais, on peut aussi affirmer la possibilité d’apprécier l’un sans aimer l’autre, même si l’un ne va pas sans l’autre.

Prenons un exemple simple. Le contenu du film de Martin Scorcese La dernière tentation du Christ ne m’intéresse pas, même si son contenant reste brillant. Pourtant, j’aime Mean Streets dans sa totalité (contenu et contenant). Dans ce film, la religion est pourtant omniprésente (crucifix, discours sur la morale, le Bien, le Mal ,le pêché, Nombreuses visites au prêtre etc...). Il est évident qu’elle reste au service d’un contenu quasi-obsessionnel chez Scorsese : la réussite.Ainsi, le personnage principal doit composer avec ces éléments de diégèse là.
Bon. Tout ceci est bien joli mais, cette subtile réflexion appartient elle aussi à un monde totalement dépassé. Un monde qui ne rêve plus, ou au moins qui ne cherche plus à donner son avis (son point de vue, objectif ou non) sur ces choses très embarrassantes pour l’homme depuis la création de l’humanité que nous résumerons d’une manière un peu simpliste par la liste des péchés capitaux.
Alors, disons qu’un bon film possède un thème fort, un contenu intéressant (dans le sens où il va nous permettre de réfléchir) et un contenant à la hauteur.
C’est bien le cas de Gunfigther de Henry King (1950) avec Gregory Peck. Le contenu de ce film, c’est un peu Le salon de musique de Ray ou Le guépard de Visconti. Il s’agit là d’un thème devenu presque classique aujourd’hui. Notre personnage principal ( un bandit rescapé du très fameux règlement de compte à OK Coral) ne comprend plus le monde dans lequel il est obligé de survivre. Lui, le survivant d’un monde dépassé ou la plupart des conflits se réglaient par le Colt. Ce nouveau monde des bourgeois « rangés » et repentis, il voudrait bien le rejoindre mais, le destin en a décidé autrement. Pas très difficile donc d’imaginer son état d’esprit lorsqu’il se rend dans la petite ville qu’il a quitté, il y a si longtemps déjà, pour retrouver celle qu’il aime. Même si son ami (un ancien bandit lui aussi) devenu shérif lui facilite un peu la tâche , nous comprenons qu’il va échouer et qu’il devra inévitablement payer pour ses fautes. De fautes, justement, nous n’en découvrons aucune dans le contenant. Images, jeu des acteurs parfaits, atmosphère de plus en plus pesante, bref, une merveille !
Bon, allez vite voir ce beau travail sur notre bien-aimé Youtoube , à qui nous rendons grâce et si vous n’aimez pas ce film, promis, je mange mon chapeau !

Julius Marx

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