lundi 25 février 2013

Y'a-t-il un pilote dans l'avion?


Dans son film  Flight, Robert Zemeckis nous conte l'histoire d'un pilote de ligne (Denzel Washington) qui a besoin de quelques vodkas, de deux ou trois lignes de coke et d'une petite canette pour s'envoyer en l'air. On nous explique ceci très bien et de manière fort efficace dans la première partie du film. Au matin, notre commandant de bord part au boulot avec quelques grammes supplémentaires d'excédent de bagage (au passage, il faut remarquer l'extrême méticulosité des scénaristes qui n'hésitent pas à cacher l'ébriété de leur personnage en ne livrant que quelques détails pouvant permettre aux spectateurs de  deviner seuls, on peut voir par exemple, l'homme rater la première marche de la passerelle et se reprendre très vite.)
Ensuite, le moment spectaculaire arrive sous la forme d'un magnifique crash que notre commandant (malgré ses penchants et son sens de l'équilibre perturbé) gère à la perfection. Voilà pour le prétexte.
Dans un premier temps, personne, pas même les républicains ou les membres KKK  ne songe à lui chercher des poux dans sa chevelure crépue. Mais, dans chaque catastrophe, il faut bien évidemment un responsable et notre héros va passer de l'état  positif à celui de  paria.
C'est à ce moment précis que ce film devient, à mon sens, un film noir. L'auteur nous faisant découvrir les rouages d'une société  qui ne pardonne rien à personne (sauf aux républicains et aux membres du KKK.) Les hommes du syndicat, les avocats, le propriétaire de la compagnie aérienne, les médias et les enquêteurs spécialisés dans les crashs s'acharnent sur lui. Toute cette bande de faux-cul et de vrais salopards  l'accompagnent jusqu'à une comparution finale où il n'aura  plus qu'un seul moyen pour s'en sortir :  mentir.
Nous voici donc plongés dans une vraie problématique de film-noir, résumée sous la forme d'une question : Si c'est le Diable qui tient les fils, es-tu avec lui ou contre lui?
Et, c'est à ce moment précis que le film re-bascule dans un drame simple car le commandant choisit la vérité ! Ce choix étant probablement guidé par les producteurs ou simplement les républicains ou les membres du KKK, que sais-je encore !
Puis, vient alors une longue période de rédemption où notre pauvre pêcheur égaré devient sobre et finit par retrouver sa famille, la dinde du Thanksgiving et la finale du super-Bowl.
Dans un vrai film noir, il aurait évidemment opté pour le mensonge et l'ultime séquence du film nous l'aurait montré seul, buvant du mauvais alcool au goulot dans une ruelle sordide...
Car, mes biens chers frères, le Mal domine historiquement et sa domination est sociale et politique.
Et ça, personne n'en doute, surtout pas les républicains et les membres du KKK.
Amen.
Julius Marx

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