samedi 2 juin 2012

Monde pourri



Les cinéastes modernes sont très mal barrés au départ, au contraire, car le marché de maintenant leur propose d'exprimer tout de suite leur particularité, et même exige ça d'eux ( la multiplication des salles d'exclusivité minuscules remplaçant les salles de quartiers spacieuses est la même chose concrétisée en béton). Le marché avait recouvert les gens en gros, à présent il les recouvre en gros et en détail.
La télé et Star Wars d'un côté, de l'autre de gros paquets de capital donnés à des gens qui n'ont  pas fait  vingt films ni même dix, pour qu'ils racontent presque librement ce qu'ils ont sur le coeur.
Remarquez que s'ils arrivent à le raconter vraiment, on les fait disparaître. Mais remarquez que la plupart de ceux qui disparaissent, c'est pour d'autres raisons ( tous les papillons ne sont pas Socrate), et c'est bien fait. De toutes façon c'est bien fait. Et un bienfait n'est jamais perdu.
JP-Manchette 
Les Yeux de la momie
(Rivages- 1997)
C'est bien là le fond du problème. Nous devons subir les divagations de l'un ou l'autre, pester devant le pastiche débile, les cadres qui n'en sont pas, les intrigues à deux sous et la bande son, uniquement pour sanctifier l'auteur! Car le cinéma est Art. L'auteur réfléchit. Sa vision est sensée nous éclairer, nous guider, nous, pauvres brebis sans âme ni intelligence.
Ainsi, nous apprenons, ébahis, tremblants de fièvre, que le pouvoir est généralement détenu par des hommes ambitieux et corrompus ou qu'il existe des êtres humains qui maltraite les enfants!
Dieu que ce monde est laid..


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