mercredi 6 juin 2012

Offre spéciale



Après les transports aériens, les chemins de fer et la grande distribution, peut-on sérieusement envisager  la naissance prochaine d'un cinéma Low-Cost ?
L'idée est simple. Les investisseurs rechignent aujourd'hui à accorder d'importants budgets aux projets mettant en scène  de pénibles histoires de couples qui se demandent comment et pourquoi ils en sont arrivés là, qui va conserver la garde des enfants, du chien etc..?
Pourquoi ne pas filmer une histoire qui débute devant le piano pour s'achever sur le balcon de l'appartement avec une simple caméra numérique?
Pourquoi ne pas supprimer le travelling du lit conjugal au cabinet de toilettes, la visite à la boulangerie, l'ouverture et la fermeture de la porte du four micro-ondes, le panoramique sur la ville de nuit, le close-up  sur la liste des commissions collée sur le réfrigérateur, le plan fixe sur l'écran de l'ordinateur et les 27 conversations téléphoniques par une bonne voix OFF ?
On le constate, l'argument technique est de poids. La mise en oeuvre de cet ambitieux programme pourrait faire économiser ipso-facto un bon paquet d'euros à la production.
Passons maintenant aux artistes. La deuxième phase du projet préconise de remplacer l'important pourcentage de comiques de café-théâtre, de présentatrice météo, de chanteurs et chanteuses, de fils, de filles, de présentateurs de jeux et d'amis de la grande famille du spectacle par des acteurs de compléments, recrutés dans les agences pour l'emploi locales, plus efficaces et moins gourmands.
Pour les rôles principaux, un accord récent leur demanderait de moins charger leur jeu, dans le but avoué de réduire leurs cachets. Le pourcentage restant encore à déterminer car certaines grosses pointures du cinéma français se font tirer l'oreille. Un illustre parmi les illustres aurait même déclaré du fin fond de son château :" ils veulent qu'on finissent à la fosse commune où quoi ?"
Mais, le projet fait l'unanimité dans le public des salles de cinéma. Il est évident que les deux ou trois euros concédés sur le prix du ticket d'entrée ne peuvent que les satisfaire, surtout si le spectacle est toujours au rendez-vous.
Même s'il reste encore des détails administratifs à régler comme la mention "Film Low-Cost" apposée sur les affiches comme le demande les professionnels  au nom de l'exception culturelle française et dans le but de ne pas égarer le spectateur, ou la question du prix moyen du paquet de pop-corn posée par les exploitants de salles, nous pouvons parier que l'avenir du 7éme art se joue bien dans les prochains mois. Les groupes Carrefour ou Leclerc sont déjà sur les rangs pour l'obtention du précieux label.
Julius Marx  

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