jeudi 17 novembre 2011

A vos souhaits !


Il est des semaines très pénibles où les télévisions payantes et gratuites ne donnent aucune  occasion de se frapper les cuisses en cadence ni d'entonner un hymne au vrai cinéma.
Parlons donc des films Kleenex, ceux qui s'oublient dès l'apparition du générique de fin sur l'écran. Pas de plans cinématographiques, pas de scripts, pas de montage élégant et surtout , c'est une constance, une bonne moitié de l'ensemble des paroles échangées inaudible:  faites place aux films Kleenex !
The winner is : Les petits mouchoirs. S'il arrive largement en tête dans sa catégorie, ce film ne le doit pas exclusivement  à l'élégante appellation (et au jeu de mots encore plus fin)  qui le caractérise  mais bel et bien parce qu'il remplit toutes les fonctions de sa catégorie. Oui, je sais, quatre millions de personnes ont pleuré dans leurs petits mouchoirs, et alors?  Allez hop ! Le rituel du résumé pour  ceux dont le tire-jus est encore net.
A la suite d'un événement bouleversant, une bande de copains décide, malgré tout, de partir en vacances au bord de la mer comme chaque année. Leur amitié, leurs certitudes, leur culpabilité, leurs amours en seront ébranlées. Ils vont enfin devoir lever les "petits mouchoirs" qu'ils ont posés sur leurs secrets et leurs mensonges.

Commençons par le prétexte (pour les non-initiés qui nous rejoignent sur ce blog d'initiés je signale que le prétexte est l'épine dorsale du script, le point de départ du conflit qui  doit, en principe, opposer les personnages.) La bande de potes décide de partir tout de même en vacances, Bouh ! Les Vilains! Les Sans-Coeur! Mais, que va-t-il se passer pendant ces satanées vacances? RIEN. Le plus riche de la bande découvre qu'il est stressé. Son copain le mignon kiné pense qu'il a une attirance pour les hommes (mais attention, hein, il est pas PD !) Les filles sont toutes insatisfaites et les autochtones (des vrais hommes de la terre, ou plutôt de la mer) sont tous bourrés de bon sens et de mauvais rosé. Résultat : à la fin, ils pleurent tous. Bref,  trois heures de film pour, en gros, le contenu de la première bobine de Théorème de Pasolini.
Ne me dites surtout pas que je ne voie que le négatif (jeux de mots again).Non, je reste positif , la preuve je vous conseille de visionner Peter's Friends de l'excellent Kenneth Branagh ou même Vincent, François, Paul et les autres, deux vrais films écrits. Deux bons exemples où le scénariste ne se contente pas d'exposer simplement le conflit. Il taille allègrement dedans !!! Et puis, nous connaissons bien les personnages, nous savons avec qui nous nous embarquons. Les deux scènes clé sont d'ailleurs de merveilleuses scènes de repas conviviaux où les éléments explosent entre la poire et le fromage. Voilà ce qu'on reproche à ces petits mouchoirs, ils n'explosent pas ! Ils finissent roulés en boule au fond d'une poche.
Au moins, pendant "Y-a-t-il un flic pour sauver la reine ?" autre fleuron des industries Zucker-Abrahams  on se bidonne. Nielsen fait son possible pour ressembler à Peter Sellers mais, on ne ressemble pas à Peter Sellers.
Dans "Un balcon sur la mer", on ne se bidonne pas. Les auteurs (bof) ont voulu un film dramatique. Il l'est.
Les scènes, toutes sonorisées au violoncelle ( marque de fabrique des productions estampillées cinéma d'auteur français) ne sont pas vraiment des scènes. Les dialogues sont si pauvres que Standard et Pools songe sérieusement à  supprimer leur triple A. Et puis, le montage, je devrai dire le hachage menu, est probablement assuré par l'artisan zélé de Massacre à la tronçonneuse . La bande son est si horripilante que je me suis demandé si la chaîne câblée ne s'était pas procurée une copie non mixée..
Pourtant, les  images d'Alger sont diablement  nostalgiques, les enfants sont beaux et insouciants et Jean Dujardin  a la carrure de Lino Ventura. Ah! Si les auteurs s'étaient simplement effacés devant l'intrigue en le laissant s'exprimer!!!!
Coupez!
Julius Marx

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