mercredi 9 janvier 2013

Mise au point


En l'espace de 48 heures j'ai entendu, lu dans des blogs au demeurant forts séduisants(1) ou même vu dans une émission de télévision à une heure de grande écoute (ciel!) un animateur jovial faire  plusieurs remarques sur The Rope du grand Hitch.
Toutes ces informations étaient censées nous apprendre que la  grande particularité du  film, c'était bien entendu son très fameux montage en 12 plans-séquence.
Bon, je veux bien que l'info soit de première importance mais il faudrait tout de même expliquer un peu pourquoi.
Hitchcock filme une pièce de théâtre dont il vient d'acheter les droits. Il pense que filmer les acteurs dans un lieu unique, comme sur une scène, ne peut se faire que dans un seul jet. Ainsi, les personnages (tout comme les spectateurs) se retrouvent en quelque sorte prisonniers de la narration.
En revoyant le film, on s'aperçoit que la caméra EST le personnage principal. L'objectif découvre un à un les principaux éléments de l'intrigue (personnages, mais aussi nombreux plans sur des objets précis servant le récit.)
Si nous avons bien l'impression d'assister à une représentation théâtrale, nous n'avons pas la possibilité de laisser vagabonder notre regard sur les personnages, certains éléments du décor ou tout autre chose.
C'est le grand Hitch qui commande !
Grâce à cette vision omnisciente le spectateur précède pourtant les différents protagonistes du film. Il est parfaitement au courant de certains faits avant eux, un comble!
Ainsi, le meurtre, qui survient généralement après une séquence de présentation et la découverte du principal protagoniste, nous est montré ici dès la première scène. Le personnage ne poursuit donc pas une quête logique comme dans la plupart des films du genre. Notons qu'il n'y a donc pour le spectateur aucune chance de s'identifier à un des personnages. La caméra toute-puissante va exposer les faits, aux spectateurs de juger. Ce qui apparaît comme révolutionnaire c'est bien ce renversement des rôles.
pour ce qui est du contenu, Hitch  démontre (comme Welles) que le vice est plus séduisant que la vertu. On a parlé également de l'homosexualité des deux assassins. Même si elle n'est pas clairement exprimée, elle est bien entendu présente sous la forme d'allusions etc.. Et puis, l'humour aussi...Mais, nous nous égarons..
Je voulais seulement vous entretenir de la forme... C'est fait.
Julius Marx



(1) L'un d'eux s'appelle POP 9 / la mémoire photographique. Allez-y vous pourrez voir au moins une quinzaine de photos de la grande Gene Tierney . Une splendeur! J'en frémis encore. 

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