vendredi 12 avril 2019

lundi 1 avril 2019

Cahiers de Cinéma (8)






Youtoube bien-aimé

Je suis tombé par hasard (n’en déplaise au barbu viennois) sur une interview de Maurice Pialat. Cet homme respectable a visiblement souffert de la fameuse réplique lancée à ses détracteurs au festival de Cannes : « Si vous ne n’aimez pas »...etc. Oui, souffert, parce que le public et les médias lui ont immédiatement collé sur sa veste en tweed de réalisateur l’étiquette « Méchant-grincheux » comme les enfants espiègles vous collent un poisson dans le dos le jour du premier avril. Sur mon Youtoube bien-aimé, les vidéos ne manquent pas ! Maurice dit du mal de la nouvelle vague, Maurice se moque des réalisateurs finlandais, Maurice n’aime pas la plage et les barbecues...Bref, tout ceci n’est pas très sérieux. Si l’on prend la peine de bien écouter, il y a évidemment matière à réflexion. Dans la séquence que j’ai donc visionnée, Maurice s’en prends à Jean Renoir et plus particulièrement à l’un de ses derniers chef-d’oeuvre : French-Cancan. Si l’ensemble de son argumentation est plutôt cohérent, l’une de ses remarques, pourtant, m’a bien fait rire. Pialat pense que la jeune demoiselle à qui Renoir a confié le premier rôle ne lève pas la jambe assez haut ! Pour lui, tout ceci reste assez factice et pour tout dire irréel. Voilà bien la fameuse réalité qui pointe le bout de son nez. Je me demande aussi pourquoi il n’a pas parlé des décors de Montmartre ou des différents tableaux peints tout aussi factices. Nous comprenons grâce à cette simple remarque que Maurice (je me permet de l’appeler Maurice pour éviter les répétitions) a donc délibérément mis de côté la notion de spectacle en préférant orienter ses films (ou devrais-je dire ses expériences?) vers le concret, le réel. Le fait qu’il dénonce ainsi ce film de faux-semblant dédié au monde du spectacle et aux saltimbanques est donc totalement justifié et nous rempli d’une joie immense.

Franco Lecca

« En Sicile, la lumière est, comment vous dire, crépusculaire. C’est une sorte de lumière que l’on pourrait qualifier d’excessive et qui appelle à la solitude. »
Franco Lecca (chef-opérateur de la série des Montalbano, d’après l’oeuvre de Camilleri).
Cette phrase est extraite d’une interview de ce chef-opérateur pour un média américain. Le documentaire sur l’univers Montalbano fait une vingtaine de minutes et ce qui est frappant, c’est l’ordre de narration voulu par les auteurs de ce doc.
Tout d’abord, place au seigneur des lieux, le commissaire ( Luca Zingaretti) puis, vient le réalisateur et enfin le chef-opérateur sus-nommé. Pour le reste, nous découvrons les autres acteurs de la série, les lieux si particuliers etc. Nous avons donc la confirmation évidente que pour nos amis ricains, la sainte trilogie d’un film se compose bien du personnage principal, du réalisateur et de son chef-opérateur (celui qui supporte l’intrigue/ Celui qui la met en forme/ celui qui l’éclaire et la cadre.) Voici comment un simple petit docu peut se révéler très instructif.



Sujets et contenus

Si ces deux-là s’entendent généralement assez bien, il y a pourtant de petites tensions dans ce couple. Tensions que nous allons tenter de régler illico.
Le sujet , c’est le fond du scénario. Par exemple : la guerre. Nul besoin de vous énumérer les nombreux films avec ce même sujet brûlant de Deer Hunter à La septième compagnie au clair de lune. Quant au contenu, c’est ce que l’auteur va pouvoir faire avec ce sujet.
S’il y a des sujets qui sont aujourd’hui devenus quasiment des « clichés » comme, par exemple, celui du seigneur qui ne comprends plus le monde dans lequel il vit (Le Guépard- Le Salon de Musique ou même le magnifique The Gunfighter de Henry King ) le contenu lui, reste et restera (espérons-le mes amis) un point de vue, une opinion clairement exprimée.


Fascination

Etrange et fascinant de revoir Stagecoach. De découvrir encore des détails, des plans que l’on avait oubliés ou simplement occultés. Et puis, cette fascination pour les différents personnages travaillés à l’extrême (cherchez donc ce qu’on ne sait pas où ce que l’on apprends pas sur eux ) même s’ils ont aussi leur fameuse zone d’ombre. Bref, des personnages plus grands que la vie pourtant très imprégnés de la réalité de cette époque. Tiens, revoilà la réalité !




L’Indic
Dans le dernier numéro de cet excellent magazine, je vous parle du Big Sleep d’Howard Hawks. Il est évidemment question de polar, de personnages corrompus dans un monde qui s’écroule. Oui, je sais, c’est une véritable obsession. Bisous mes chéris.

Julius Marx