lundi 6 mai 2013

Poilade


Dans Night and Day , le réalisateur James Mangold s'amuse à empiler les clichés du film d'action comme un château de cartes. Cet homme dirige en véritable despote une belle entreprise de démolition avec, dans le rôle des cadres, Mr Cruise et Me Diaz. Le résultat est amusant, surprenant même. L'ensemble des salariés de la boite se montre à la hauteur de sa tâche et nous ne pouvons qu'applaudir (c'est si rare) en découvrant, par exemple, cette très belle poursuite entre voiture, moto et taureaux lâchés dans les ruelles d'une improbable ville espagnole.
Ce film dépasse de très loin les multiples expériences parodiques du genre déjà tournées et nous n'avons pas peur d'affirmer que cette camelote est de tout premier choix.
La raison de ce succès? Dans un premier temps, c'est bien entendu du côté de l'acteur principal qu'il faut la chercher. Cruise se situe à la fois dans son emploi et dans son contre-emploi (idem pour Diaz la blonde à grosse bouche). Le tandem passe son temps à détruire plus qu'à construire. De "sérieux", il ne subsiste tout au plus que des accroches de scènes  entièrement piquées dans les pages du catalogue action des grandes maisons de vente et diffusion par correspondance. Et pour le reste? demandez-vous, incrédules, en fronçant les sourcils . Hé bien, mes amis, sachez que tout n'est qu'énorme poilade. Par exemple cette intrigue construite (si on peut dire) à partir d'un Mac Guffin de référence. Ici, les bons et les méchants ne se battent pas pour une statuette ou un énorme diamant, mais pour un petit (un tout petit même) prototype de pile révolutionnaire mis au point par un ado boutonneux et  qui s'autodétruira de lui-même dans la désopilante scène du duel final!
La cerise sur le cheese-cake, c'est aussi les nombreuses références cinéphiliques que les auteurs s'amusent à glisser çà et là. Ainsi , le message laissé sur la vitre d'un compartiment qui ré-apparaît miraculeusement, parodiant le fameux The Lady vanishes de Sir Alfred, grand maître incontesté de la poilade.
Ironie destructrice donc dans cette parodie, qui n'est pas sans rappeler le magnifique et subversif 1941 de Spielberg.
Si vous préférez que le spectacle se prenne au sérieux, surtout,  ne lisez pas ces pages.
Sans rancune.
Julius Marx 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire