A la manière de Georges Perec ; je me
souviens.
Je me
souviens des cinémas permanents et puis, du Brady, Boulevard de Strasbourg, qui
passait deux films. Sexe et horreur au même programme.
Je me
souviens des caramels Dupont d’Isigny et
puis de l’anorak blanc avec capuche de fourrure du petit esquimau sur
l’emballage des bâtonnets de crème glacée Miko.
Je me
souviens d’avoir vu Les Damnés de Luchino Visconti, un après-midi, dans un cinéma
de Lausanne et puis, de la salle qui se vidait petit à petit de ses
spectateurs.
Je me souviens toujours du numéro de téléphone de Jean
Mineur.
Je me
souviens encore du cinéma permanent de Picadilly Circus qui ne diffusait uniquement des courts-métrages
de 20 minutes et d’être resté des heures avec Chaplin, Keaton et Langdon.
Je me
souviens d’un autre cinéma permanent, celui de la gare de Victoria Station. Des
heures passées, encore, avec des dessins animés de Tom et Jerry, Bug’s Bunny et
les autres en attendant le train de nuit pour Paris.
Je me souviens
du cinéma des Trois Luxembourg et
puis, d’avoir fait la queue juste derrière
Catherine Deneuve et Chiara Mastroianni.
Je me
souviens d’avoir vu une soixantaine de fois Une Nuit à l’opéra des
Marx Brothers, et puis, d’avoir cessé de compter.
Je me souviens
des cinémas Action et du Faces
de John Cassavetes.
Je me
souviens d’avoir vu Jour de fête au Champollion
et Playtime sur un écran de 70mn, rue
de Rennes.
Je me
souviens d’une séance de nuit pour le premier film de Woody Allen What’s
up tiger Lily, assis à côté de Pierre Richard.
Je me
souviens que l’on entrait dans la Cinémathèque du Palais de Chaillot comme dans
une grotte.
(A suivre)
Julius Marx
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