Internet est
vraiment une belle invention. Grâce à l’infernale machine médiapeoplepubsjesaistout (ou
presque) on peut visionner une quantité impressionnante de films. Du coup, nul
besoin de se déplacer ni de se fendre de plusieurs euros ( à ce jour, je ne
sais pas combien peut coûter une place de cinéma, pensez que c’est bien triste,
c’est vôtre affaire) pour affirmer que
la quasi-totalité de la production cinématographique n’est plus qu’une
surabondance d’images sans esprit ou de films « référence » qui
refont le tour des formes sans grande imagination et en montrant autant
d’entrain et de joie d’exister que la caissière de mon supermarché un lundi
matin.
Au fait,
vous souvenez-vous de la dernière fois que vous avez versé une petite larme au
ciné ? Oui, vous savez bien de quoi
je veux parler ; de cette émotion magnifique et magique, de ce pur moment
de bonheur, même si, à ce moment-là, vous n’aviez pas de mouchoir sous la main et
que vous avez été contraint, pour retrouver un visage normal avant de sortir, de
vous servir d’une brochure distribuée pour je ne sais quelle séance spéciale à l’entrée. Le spectateur qui
pleure ou qui s’exclaffle bruyamment au moindre gag de potache est un cinéphile, un
vrai. Tiens, puisque nous parlons de plaisanterie à dix millions d’euros, grâce
à la machine on peut, par exemple, constater que Bienvenue à bord est
une comédie aussi réussie qu’une autre dans la catégorie « tête
de gondole » mais qui pêche tout particulièrement à cause d’un montage défaillant. Dans une comédie, si
l’on perd subitement le rythme, on sombre, c’est mathématique. Et, lorsque la
dite comédie se déroule presque exclusivement sur un bateau de croisière, c’est
encore plus fâcheux, admettez. En ouvrant d’autres produits après la date
limite de consommation, on peut également déceler de surprenantes erreurs de
casting. A un acteur gentil qui a sans doute travaillé pendant pas mal d’années
pour acquérir cette image, on confie le rôle du méchant et à celui qui pourrait
jouer Belzébuth sans maquillage, celui du gentil. Le résultat est aussi poilant
qu’une scène de The Party avec la différence fondamentale que le
grand Peter Sellers n’a pas besoin de faire des grimaces pour exister à l’image.
Dans le genre
noir on a aussi très souvent l’occasion de rigoler (l’amateur du genre préfère
mépriser) en visionnant des films comme Mensh qui utilise les
fameuses recettes dont je parlais plus haut. Un beau gosse
qui joue le gentleman cambrioleur, une maman qui ne cesse de lui répéter que
tout cela va mal finir, un parrain en fin de carrière qui le fait bosser contre
son gré ( pour le dernier coup qui devrait lui permettre de raccrocher) et que
notre bellâtre finit par supprimer. Et puis, dans l’ultime rebondissement, le spectateur
qui apprend, entre deux convulsions, que le parrain en question était son
propre père !
Comment ?
Mais oui, j’aime le cinéma ! Revoyez la scène de conclusion de Chien
enragé d’Akira Kurosawa et on en
reparle bientôt.
Tenez, prenez ce mouchoir.
Assez, sans
rancune.
Julius Marx
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