Quand je
vous disais qu’internet était un bien bel outil ! Je viens de découvrir Scandal,
un bijou d’Akira Kurosawa (1950). Dans le Japon en pleine reconstruction de l’immédiat
après-guerre Ichiro Aoe jeune artiste peintre idéaliste et rêveur se retrouve mêlé à un
scandale provoqué par un périodique de la presse du cœur.
A travers
cette intrigue simple Kurosawa oppose les tenants d’une société traditionnelle
à ceux du monde de l’argent roi. D'un côté, nous n’avons que rêve et beauté (la
toute première scène où le jeune peintre démontre à trois simples paysans que
la montagne qui leur fait face ne cesse de bouger est magnifique) et de l’autre,
la vulgarité (le journal est un de ceux que l’on trouve aujourd’hui dans tous
les kiosques et qui ne cesse de battre des records de vente), le mensonge et la
corruption. Comme dans un bon nombre de films du maître l’image et le cadre
participent activement à clarifier le propos. Les journalistes sont montrés
comme des fauves en cage, la ville moderne comme une machine infernale qui
élimine ceux qui ne jouent pas le jeu, et les artistes (le peintre, la jeune
chanteuse populaire et l’ensemble des personnages qui sont à leur côté) comme
des étoiles scintillantes égarées dans un ciel qui s’assombrit dangereusement. Bien entendu, ce combat aux règles truquées est intégralement suivi par des médias déjà omniprésents.
Bref, il s’agit bien d’un cinéma qui consiste à rendre les idées visibles où
chaque plan, chaque cadre explique et enchante. Inclinons-nous devant cette
maîtrise de l’outil et cette poésie rare. Au besoin, revoyons telle ou telle
scène. Seul devant votre ordinateur, êtes-vous le maître, oui ou non ?
Dans le
procès qui clôt l’intrigue, la beauté et
la pureté finissent par l’emporter sur la vulgarité, mais, nous sommes dans une
œuvre de fiction, évidemment.
Julius
Marx
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