Le
médiocre
La télévision attire irrémédiablement le long-métrage vers le bas, l’insignifiant,
le médiocre.
Dans Disparue en hiver
un trio de « scénaristes » aligne les différents poncifs du film noir
comme les chefs de rayon d’une grande enseigne de supermarché les télévisions
avant la grande vente promotionnelle de fin d’année. L’ancien flic Kad Merad vit
seul dans une grande maison triste et froide ho, ho, ho séparé de sa femme ha,
ha, ha, après la mort accidentelle de leur fille hi, hi, hi… L’homme forcément
désespéré hé, hé, hé, recherche une jeune fille disparue hu, hu, hu et finit
par mettre au jour un vilain meurtre orchestré par un potentat local aïe, aïe,
aïe…
La ville est froide Brrrrr… Et il y a aussi du brouillard et de la
pluie, Mince…. A la fin du film, dans un cimetière, l’ancienne femme de l’ancien
flic, prend le bras de son mari qui tient un parapluie.
Hiver encore avec 12 Winter
qui raconte les aventures palpitantes de trois braqueurs de banque dans les
années quatre-vingt en Allemagne. Deux des braqueurs sont jeunes, l’autre
vieux. L’un des jeunes persuade le vieux de préparer les hold-up de manière
plus professionnelle en faisant du jogging et des pompes dans les bois. Il lui
demande également d’arrêter de manger des sandwichs dans sa voiture. L’autre
jeune annonce qu’il est séropositif. Les trois tombent d’accord pour affirmer
que la vie est injuste. Pendant ce temps-là,
deux jeunes policiers louent un local avec des bureaux, des ordinateurs et de
grands tableaux avec des cartes routières épinglées dessus. L’un des deux (qui
vit séparé de sa femme parce qu’il préfère visiblement son boulot à la vie de
famille) plante des petits drapeaux de couleurs différentes sur les cartes
routières. L’autre boit du café. Impossible de vous relater la fin de cette
intrigue hors du commun, j’ai préféré visionner un autre épisode de Faites entrer l’accusé avec bien
plus de suspense et de rebondissements. Ne manquez surtout pas l’épisode ou le
gendre assassine l’ensemble de sa belle-famille, probablement parce que sa
belle-maman l’a traité de minus.
Géométrie
Côté vrai cinéma, je vous conseille très vivement de visionner les
petites vidéos très instructives de Every
Frame is a Painting sur l’indispensable Youtoube. Ne manquez pas celle
consacrée à The bad Sleep well-1960
d’Akira Kurosawa où l’auteur nous parle de la géométrie de la scène chez le
Maître nippon. Et puis, pendant que vous y êtes, visionnez-les donc toutes, de Memories of Murder de Preminger à Fargo des Coen bros. Instructif, vraiment.
Consternant
Jeune et jolie nous conte
l’histoire d’une demoiselle jeune et jolie qui profite de ses moments de loisir
pour exercer le joli métier d’escort-girl. Au paroxysme du suspens et de la
pression psychologique l’un des clients de la demoiselle demande : « mais
pourquoi tu fais ça ? » La réponse dans un des nombreux volumes
reliés de la Comtesse de Ségur.
Amusant
Babysitting est une
comédie française amusante. L’intrigue, construite à partir d’une accumulation
de catastrophes (en gros comme la très célèbre Party de Black Edwards) ne surprend pas vraiment mais, fait
assez important à signaler pour un film français, tient véritablement le
coup jusqu’au dénouement final. Pour le reste, je crois qu’il s’agit là d’un
premier film, forcément référentiel. Et puis, Peter Sellers est mort.
Phrase
« Le cinéphilisme est une défense contre l’émotion, mais cette
défense jouit d’être balayée. » JP. Manchette (Charlie-Hebdo-Octobre
1979)
Je crois que l’on peut se quitter là-dessus.
Julius
Marx
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