Cette
semaine, si j’ai butiné aux confins de l’infernale machine Internet, ce n’est pas
uniquement pour vous, chers lecteurs assidus de ce blog, mais plutôt pour y
puiser mon indispensable et homéopathique dose de vaine distraction.
Pour visionner
calmement quelques petites choses gentilles et sans grand intérêt, il faut,
dans un premier temps, envoyer valser sans ménagement la petite centaine de documents
consacrés aux épuisantes théories du complot, aux devins, aux marchands des
différents temples, aux sanctuaires. Sans oublier, bien entendu, les publicités
pour la crème à raser où les téléphones portables venus d’une autre galaxie.
Epuisé, mais
satisfait du travail accompli, je visionnais donc le film Caché qui, il faut bien l’admettre,
aurait mieux fait de le rester, justement. Ce pur produit estampillé cinéma d’auteur vous laisse abasourdi dès le
générique de fin et, en dégringolant du canapé sur lequel vous venez de gâcher
une heure et quelques minutes de votre vie, vous vous demandez forcément si les
types responsables de l’avance sur recette, les chaînes de télévision, le
conseil général de… etc. ne sont pas tous devenus totalement maboules. Excusez
mon emportement, pendant ce temps-là l’intrigue s’est déroulée sans nous. Bon,
pas de panique, quelques minutes suffisent pour la rattraper.
Georges
Laurent, anime une émission littéraire sur une chaîne de télévision. Il vit
paisiblement dans une villa parisienne plutôt cossue. Cette tranquillité se
fissure le jour où sa femme Anne et lui reçoivent une première cassette vidéo
anonyme à leur domicile. Leur maison est filmée en plan fixe depuis la rue d'en
face ; leur famille est observée de manière anonyme et volontairement
inquiétante. Puis, d'autres cassettes, ainsi que des dessins sanguinolents leur
sont adressés : une vidéo montrant le domaine agricole où Georges a passé
son enfance, une autre montrant un immeuble de banlieue et un couloir
qui mène jusqu'à un appartement. Puisque la police ne peut l’aider, le courageux Georges décide
alors de trouver qui lui envoie des cassettes. Bon c’est tout. Nous n’apprendrons
jamais qui a bien pu envoyer ces cassettes vidéo (entre parenthèse, ce type
doit être bien vieux pour se servir encore de cassette vidéo !) et Georges
prendra deux cachets, fermera les rideaux de sa chambre et fera un bon gros
dodo pour oublier tout cela (envoyez le générique).
Attendez,
restez encore un petit moment. Le côté contenu
de l’œuvre est encore plus poilant. Dans l’histoire, nous apprenons que le
petit Georges de six ans a volontairement menti à ses parents. Son mensonge a
envoyé son petit camarade fils d’immigrés algérien en orphelinat. Le film est
donc sensé traiter, outre du rôle des images et de la télévision, de la
culpabilité de la France et des français vis-à-vis de la guerre d’Algérie. Le
réalisateur doit être un des seuls types dans le monde qui se préoccupe encore
de la télévision et de fait, des cassettes vidéo.
Et je garde
le meilleur pour le dessert. Le film a été primé au festival international du film de Pyongyang (Corée du Nord)
et c’est bien la seule chose plutôt logique dans cette œuvre au budget de huit
millions et demi d’euros, non ?
Bon, je vous
laisse, je viens de me plonger dans l’écriture d’un scénario qui devrait faire
sensation. Il raconte l’histoire d’un réparateur
de machine à laver qui ne mange que du Calgon en écoutant l’émission Les
grosses têtes à la radio. A travers cette intrigue anecdotique c’est
bien entendu de l’effet néfaste de la tsf dont je veux parler et puis aussi, il
faut le dire, de …
Julius Marx
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